Depuis l’annonce du décès de Maxime à Lyon, bon nombre de journalistes locaux et nationaux me contactent pour me demander de témoigner. J’ai accepté de répondre à certains d’entre eux dans le seul et unique but de faire passer un message.
Je ne connaissais pas ce jeune garçon, nous ne fréquentions pas les même personnes, nous ne pratiquions pas la même « activité ». Cependant, étant donné les différentes confusions autour de cet événement tragique, j’ai décidé de m’exprimer. Ce message est destiné à sensibiliser cette jeune population âgée de 16 à 20 ans. Il est destiné à ces jeunes individus qui pensent être des explorateurs urbains mais qui finalement n’en respectent, ni n’en connaissent les codes et les règles.
Maxime n’était pas un explorateur urbain. Comme pour beaucoup de ses compères, les lieux où il se rendait n’avaient que peu d’intérêt. Le principal objectif était d’aller là où les autres ne vont pas. D’avoir une bonne décharge d’adrénaline. De rapporter la photo ou la vidéo qui ferait le plus de clics sur les réseaux sociaux.
La disparition de ce jeune homme de 18 ans ne doit pas donner lieu à un hommage. Je sais que ces quelques mots en choqueront plus d’un. Je pense que ce drame doit plutôt faire réfléchir toutes celles et ceux qui adoptent ce genre de comportements à risque.
L’exploration urbaine, ou urbex, n’est pas une activité physique, une discipline sportive ou une mise en danger volontaire. Bien au contraire ! C’est avant tout une passion, une activité visant à découvrir un patrimoine abandonné et à saisir la beauté d’un lieu oublié au travers de photographies. Rappelez-vous notre devise : « Explorer, observer, photographier, toucher mais ne jamais dégrader et ne jamais dérober. Notre règle d’or : respecter les lieux où nous déambulons. » En aucun cas il est question de se mettre en danger pour une simple photo.
Ce que faisait Maxime s’approchait en fait plus d’une discipline qui s’appelle le parkour. En voyant ses photos, en regardant ses vidéos, on se rend compte que peu lui importait la nature des lieux qu’il escaladait et dont il avait fait ses terrains de jeu. Il recherchait un défi, de la hauteur et de l’inédit. De plus, la plupart des lieux fréquentés par ce jeune homme étaient des bâtiments en activité, des grues de chantier, des stades et malheureusement aussi des ponts ferroviaires.
Si vous ne connaissez pas le parkour, voici une petite définition glanée sur Wikipedia : « Le parkour ou art du déplacement est une activité physique qui vise un déplacement libre et efficace dans tous types d’environnements, en particulier hors des voies de passage préétablies. Ainsi, les éléments du milieu urbain ou rural se transforment en obstacles franchis grâce à la course, au saut, à l’escalade, au déplacement en équilibre, à la quadrupédie, etc. »
Le grand public a pu découvrir cette pratique, en 2001, dans le film Yamakasi. Plus récemment, en 2016, dans le film Assassin’s Creed, de nombreuses scènes de parkour ont encore un peu plus popularisé cette discipline. Malheureusement, comme c’est souvent le cas, certaines personnes tentent de reproduire ce qu’elles voient. Bien qu’il existe une fédération ou des clubs encadrant le parkour, certaines personnes préfèrent pratiquer seules, sans aucun encadrement, et se mettent du coup en danger.
Pour conclure, il est important que tous les jeunes qui me lisent, que tous ceux qui connaissent des personnes qui pratiquent ou souhaitent pratiquer le parkour, soient sensibilisés aux risques qu’ils prennent. Cette dernière phrase pourra vous sembler violente mais, je l’espère, vous fera réfléchir : mettez-vous à la place des parents de Maxime, souhaiteriez-vous que vos parents vivent un tel drame ?