La Prison Politique est une prison abandonnée que j’ai visité il y a maintenant plus d’un an. Très différente de la prison Saint Paul à Lyon, son histoire est absolument passionnante. Spot urbex peu connu, la prison est aujourd’hui semi-abandonnée. Je vais vous expliquer pourquoi.
Histoire de la Prison Politique
La Prison Politique est une ancienne prison militaire construite au début des années 1900 et utilisée jusqu’à la fin des années 1970. Mais l’occupation de cet espace remonte au XVIe siècle. A cette époque, une maison y fut construite ; sur ordre d’un cardinal. L’objectif : recevoir les voyageurs et les marchandises arrivant par mer. Des voyageurs suspectés d’être infectés par des maladies. Ils y étaient alors placés en quarantaine. Tout un village s’est construit autour de cet ensemble au fil des années.
Au XVIIe siècle est construit un fort. Sa fonction de défense militaire soutenue par l’artillerie a été maintenue jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les structures du fort ont été démolies lors de la construction de la nouvelle prison.
Ensuite, au XVIIIe siècle, un mur a été construit autour des bâtiments et l’espace a commencé à accueillir les prisonniers condamnés au bagne. Au cours du XIXe siècle, les installations étaient surpeuplées et sans conditions sanitaires adéquates pour la quarantaine.
Ensuite, la prison sera remodelée et commencera à accueillir des prisonniers civils principalement accusés de crimes politiques. C’est de là que ce spot urbex, la Prison Politique, tire son nom.
Réutilisation de la prison abandonnée
A la fin du XXe siècle, la Prison Politique est rachetée par la municipalité. Une association s’y est installée afin de la transformer et en faire un espace de liberté et de créativité. Ce projet consiste en un processus participatif basé sur la liberté de création qui implique et respecte la réalité locale. Il contribue à son développement social et environnemental, crée des expériences culturelles uniques et appelle à la démocratisation des espaces publics. Un processus dynamique qui continue à accueillir de nouvelles propositions et activités.
L’espace a aussi servi de prototype pour une réflexion commune sur l’avenir de l’espace. Outre l’amélioration des espaces, qui comprenait le nettoyage des accès, la réparation de la plomberie et des systèmes d’égouts, l’éclairage, l’hygiène et la sécurité de base, un processus de réflexion critique et de pratique créative a eu lieu.
Ensuite, dernièrement, une nouvelle résidence a été construite pour améliorer les espaces de vie et de travail. Compte tenu de la mutation constante des intentions politiques pour le lieu, l’idée était de doter l’espace d’équipements et d’installations amovibles et multifonctionnels. Enfin, la prison dispose également d’installations artistiques et accueille désormais du public lors d’événements organisés par l’association.
Exploration de la Prison Politique
Une prison est construite pour ne pas en sortir … mais aussi pour ne pas y entrer. Autant vous dire qu’il nous aura fallu un peu d’huile de coude pour pénétrer dans son enceinte. Après avoir tenté d’y accéder par la plage, c’est finalement par les hauteurs que nous franchisons ses hauts murs.
Les premiers pas dans la prison nous dévoilent un lieu assez moderne, sans grand intérêt. Certes, l’ambiance y est lourde et hors du temps mais nous ne découvrons rien d’exceptionnel. Les premières geôles découvertes sont sommes toutes assez classiques. Mais ça, c’était avant d’accéder à la partie la plus ancienne de la Prison Politique.
Organisée autour d’un couloir centrale, sous une verrière, cet espace éclairé par des vitraux est absolument incroyable. A l’étage, des coursives permettent d’accéder à d’autres cellules. Des cellules qui semblent bien plus anciennes et vétustes.
De là, nous accédons à la cour de la prison qui donne sur les bâtiments aujourd’hui occupés par l’association. C’est donc à pas de loup que nous nous dirigeons dans cette direction. Par chance, ce jour, personne n’était là.