Premiers pas dans la zone d’exclusion de Tchernobyl
Je vous propose de découvrir le premier article d’une petite série sur le thème » Urbex Tchernobyl « . Comme nous l’avions fait pour Pripiat, je vous propose de vous emmener à la découverte de ce qu’il reste de la ville, 30 ans après la catastrophe. Installations militaires, installations informatiques, centres de formation, habitations, magasins, etc.
Aujourd’hui, je vous emmène visiter les installations techniques de la ville. Ce qu’il faut savoir, c’est que tout le site de Tchernobyl-2 est une ancienne installation militaire soviétique. C’est là que l’on peut voir le célèbre radar Duga et d’immenses salles informatiques.
Urbex Tchernobyl – Le radar Duga
L’immense radar de Tchernobyl est devenu un des symboles de la zone d’exclusion. Plusieurs raisons à cela : son gigantisme et le secret qui l’entour. Ce radar faisait parti du réseau soviétique d’alerte en cas d’attaque par des missiles balistiques inter continentale. Le système a fonctionné de juillet 1976 à décembre 1989. Deux radars Duga opérationnels ont été déployés, l’un près de Tchernobyl, l’autre vers Chernihiv. Les rumeurs concernant son usage réel étaient nombreuses. Certains l’accusaient même d’être le vrai responsable de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
A l’époque, les systèmes Duga étaient extrêmement puissants, plus de 10 MW dans certains cas. Ces radars utilisaient des bandes radio à ondes courtes. Du fait de leur puissance, ces radars sont vite devenus des vraies nuisances. Les fréquences utilisées étaient capables de perturber les émissions radio, les communications océaniques d’aviation commerciale, etc. Les Russes justifiaient la présence de ces antennes en expliquant qu’il s’agissait de radars météorologiques. Mais nul n’était dupe.
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À partir de la fin des années 1980, les signaux ont commencé à être moins fréquents. En 1989, ils ont complètement disparus. Les communications satellitaires étant alors communes et plus performantes. Aujourd’hui, ce qu’il reste des radars Duga pose problème. L’état Ukrainien souhaite les démanteler. Ils redoutent que leur effondrement accidentel ne provoque un micro-séisme capable d’avoir un impact néfaste sur la radioactivité de la région.
Urbex Tchernobyl – Salle de contrôle et salles informatique
Pour faire fonctionner cette installation gigantesque, plus de 1500 militaires, scientifiques et techniciens vivaient et travaillaient sur la zone. Le chiffre peu paraître énorme mais il fallait bien ça pour exploiter toutes les informations captées par cette masse tourbillonnaire de fils, de pylônes et de cônes cylindriques formant une structure géométrique d’acier d’environ 300 mètres.
A quelques mètres du radar, notre guide nous a conduit dans ce qui semblait être le bâtiment de contrôle. A l’intérieur, un nombre incroyable de commutateurs rouillés et d’étranges salles pleines d’armoire pour les serveurs informatiques qui débouchent sur une passerelle centrale. Nous arrivons enfin dans une pièce qui ressemble à un petit auditorium équipé de plusieurs terminaux informatiques. Le sol est recouvert de verre cassé.
Apparemment, le verre qui se trouve au sol était celui d’un grand planisphère qui recouvrait tout un pan de mur et permettait aux militaires d’organiser leurs interventions. Après la catastrophe, les Russes qui ne souhaitaient pas laisser trop d’information concernant leurs opérations. Du coup, ils ont purement et simplement détruit ces équipements ; et notamment ce grand planisphère en verre.
Urbex Tchernobyl – Salles de formations
Après la salle de contrôle, je vous propose d’aller jeter un coup d’oeil du côté de l’ancienne cantine. Les murs sont décorés de peintures dignes des meilleurs films de science-fiction : une station spatiale, des satellites, des cosmonautes joyeux, une nouvelle planète, etc. Un grand classique de la propagande soviétique en ce qui concerne la conquête spatiale.
Non loin de là, d’autres salles assez étonnantes nous attendent. Nous découvrons notamment des salles de formation. Certaines d’entre elles sont notamment dédiées à la formation informatique. Nous découvrons même une salle de contrôle miniature qui avait même été reproduite pour l’apprentissage et l’entraînement des équipes. Ce qu’il faut savoir, c’est que la zone militaire de Tchernobyl était équipée avec le matériel le plus puissant de l’époque. Du matériel qui nous paraît bien désuet aujourd’hui. On y trouvait notamment le calculateur le plus rapide au monde.
C’est sur ces quelques photos que s’arrête notre premier article de nos quelques jours d’exploration urbaine à Chernobyl.
N’hésitez pas à (re)découvrir la série d’articles sur Pripyat :
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